Gisèle Halimi

Féminicide : nouveauté du 21e siècle ou impensé de la Justice? Par Gisèle Halimi

La conférence

Les féminicides : des chiffres très alarmants !

Lors de la conférence, Gisèle Halimi abordera le sujet sensible et encore trop invisibilisé des féminicides en Belgique et dans le monde. Elle parlera également de l’importance de répertorier ces crimes et de faire pression sur les pouvoirs publics.

Les actes de violence à l’égard des femmes sont de nature très diverses : harcèlement verbal, violences physiques, violences sexuelles, maltraitance psychologique… jusqu’à la forme la plus extrême : le féminicide, c’est-à-dire le meurtre de femmes parce qu’elles sont femmes1

La violence machiste est la première cause de mortalité des femmes de 16 à 44 ans dans le monde, phénomène aggravé en temps de pandémie. Environ 50 000 femmes sont tuées chaque année dans le monde par un partenaire intime ou un membre de leur famille2. Pour l’année 2021, en Belgique, au moins 20 crimes ont été recensés3.

Malgré cette situation alarmante, les féminicides peinent à être reconnus juridiquement dans le monde entier.

Portrait de Gisèle Halimi

Biographie

Avocate et militante féministe, cette femme politique d’origine franco-tunisienne a été une figure de proue de la lutte pour la légalisation de l’avortement.

En 1971, elle était signataire du Manifeste des 343, parmi 343 femmes qui déclaraient avoir avorté et réclamaient le libre accès aux moyens anticonceptionnels et l’avortement libre. Cette même année, elle a fondé le mouvement féministe « Choisir la cause des femmes » et milité en faveur de la dépénalisation de l’avortement.

Lors du très médiatique procès de Bobigny, elle a obtenu l’acquittement de Marie-Claire Chevalier, une jeune fille mineure ayant avorté après un viol. Ce procès a contribué à l’évolution vers la loi Veil de 1975 sur l’interruption volontaire de grossesse.

Elle a ensuite été élue à l’Assemblée Nationale dont elle dénonçait la misogynie ambiante. Tour à tour, ambassadrice de France à l’UNESCO, présidente de la commission politique de l’Observatoire pour la parité, fondatrice de l’association alter mondialiste ATTAC, Gisèle Halimi a consacré sa vie à la défense des causes auxquelles elle est restée fidèle4,5.

Gisèle Halimi est née en 1927 en Tunisie et morte à Paris en 2020.

Nos héroïnes contemporaines

Comme vous avez pu le comprendre, cette conférence n’aura jamais lieu, Gisèle Halimi étant décédée. Depuis ses premiers combats, d’autres femmes et collectifs ont pris le relais. Et pourraient témoigner lors d’une conférence organisée aujourd’hui. Voici quelques noms :

  • le cabinet Libra, http://libra-avocats.be/, défense des droits humains, Cabinet d’avocates basé à Liège qui se consacre à la défense des droits humains
  • FEMANDLAW, https://femandlaw.be/histoire-membres/, lutte contre les violences envers les femmes, promotion leurs droits et contribution à l’instauration d’une égalité réelle, collectif de femmes, juristes et féministes
  • CVFE, https://www.cvfe.be/, violences familiales et l’exclusion, centre d’accueil, d’aide, d’écoute et d’hébergement pour les femmes victimes de violence familiales et d’exclusion, accueil de la petite enfance, actions en éducation permanente et formations pour professionnel·les
  • centre d’accompagnement le 37, http://le37.be/, conciliation familiale, planning familial pour toutes et tous : consultation sociale, juridique, médicale, psychologique et sexologique et conciliation familiale
  • Vie féminine, http://www.viefeminine.be/permanences-juridiques-droit-des, droits des femmes et construction d’une société paritaire, solidaire et démocratique, réseau regroupant des femmes de cultures et d’âges différents, en Wallonie et à Bruxelles pour agir pour combattre la précarité, le sexisme, le racisme, les violences, et pour développer l’autonomie des femmes, afin de faire avancer la construction d’une société paritaire, solidaire et démocratique
  • ASBL Praxis : https://www.asblpraxis.be, violences conjugales et intrafamiliales, aide aux auteurs et autrices de violences conjugales et intrafamiliales et réalise un travail de responsabilité en groupe

Pour aller plus loin

Stop Feminicide: Blog consacré aux féminicides en Belgique
Campagne #reconnaissonslefeminicide 
Plateforme FWP (Femi(ni)cide Watch Platform)
Gisèle Halimi, Choisir la cause des femmes, Viol, le procès d’Aix, Gallimard, coll. « Idées », 1978
Gisèle Halimi, Le Lait de l’oranger, Gallimard, coll. « Blanche », 1988
Gisèle Halimi, Une embellie perdue, Gallimard, coll. « Blanche », 1995
Gisèle Halimi, La Nouvelle cause des femmes, Seuil, coll. « Essai », 1997
Gisèle Halimi, Fritna, Paris, Plon, 1999
Gisèle Halimi, Avocate irrespectueuse, Plon, 2002

Sources

1 Organisation mondiale de la santé : https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/violence-against-women
2 ONU Femmes France : https://www.onufemmes.fr/nos-actualites/2019/11/25/feminicides-etat-des-lieux-de-la-situation-dans-le-monde
3 https://www.facebook.com/SarahSchlitzBe
4 https://www.franceinter.fr/emissions/radioscopie-par-jacques-chancel/radioscopie-par-jacques-chancel-22-juillet-2015, Entretien-fleuve dans l’émission « Radioscopie » par Jacques Chancel sur France Inter
5 « Gisèle Halimi. La cause du féminisme« , propos recueillis par Tania Angeloff et Margaret Maruani dans Travail, genre et sociétés, 2005/2 (n°14), pp. 5-25